Mon récit commence dans une chambre. Dans cette chambre, des meubles banales: un lit, une commode, une grande armoire... Dans cette chambre, rien est à sa place et pourtant, pour sa propriétaire, tout est parfait. Les vêtements sont étalés sur le sol, si nombreux qu'il est impossible de savoir si de la moquette ou du parquet est installé, formant un immense tapis riche en couleur! Dans l'armoire, des dizaines de peluches s'entassent, toutes tournées dans le même sens, inanimés, semblant attendre un je-ne-sais-quoi qui leur redonnerait la vie...
Les rideaux habituellement accroché aux fenêtres ont étés remplacés par de nombreuses petites affiches de différents concerts collées sur la vitre qui la rendent opaque, impénétrable à toute lumière. Une seule chose est véritablement, pour tous, à sa place dans cette chambre. Dans le lit, si vous regardez attentivement, vous pouvez apercevoir une main couverte de bague de toutes formes et de tous styles sortir du grand empilement de couverture... Cette main, fine et élégante malgré sa position, appartient à la jeune femme qui dort sans a-coup sous les draps, rêvant sûrement d'un monde différent où tout serait beau, où tout serait magique... Un monde comme Mesu les aiment.
« Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa! »Ou alors, vu le cris que venait de pousser Mesu, ce rêve n'était pas si beau... En sueur, la belle venait de repousser toutes les couvertures sur le sol, augmentant ainsi la « couche protectrice du parquet ». Quel que soit son rêve, Mesu ne s'en souvenait pas, ce qui était surement mieux ainsi. Il ne lui restait qu'une impression de peur qui partit bien vite quand elle sentit, entre ses doigts, le tissus légèrement rugueux de son lapin préféré... En nuisette, serrant la peluche entre ses doigts, la jeune femme pose ses pieds à terre et rejoins la porte, frottant ses yeux violets de son poing.
Dans la cuisine, elle se serre une tasse de chocolat préparé quelques heures avant par la secrétaire de son père, met la tasse dans le micro onde et se jette littéralement sur le canapé, faisant bouger Shuîshi pour qu'il allume la télé sans qu'elle ait besoins de se lever -parfois, ses pouvoirs sont drôlement pratique. L'appareil hurlant au rythme d'un obscur groupe de musique, Mesu bondit sur ses pieds et se mit à se déhancher, enchaînant des mouvements qui peuvent ressembler à une danse assez sexy. Se défoulant ainsi, Mesu dansait, quasiment nue, devant la grande baie vitrée de son salon, s'arrêtant brusquement ne oyant un de ses voisins la regarder. Avec un grand sourire, elle lui fait un geste de la main avant de se mettre à courir vers le micro-onde qui venait de sonner, la prévenant ainsi que son déjeuné était prêt. Attrapant un paquet de céréales au miel, elle vers les petites billes dans la tasse, se saisit d'une cuillère et mange, assise sur le plan de travail en bougeant des pieds toujours au rythme de la musique.
Entre deux bouchés, elle regarde son fidèle ami et lui demande avant d'enfourner une nouvelle cuillerée dans sa bouche:
« Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui? »« Tes devoirs? »« Non!! Steuplait! Il fait beau! On les fera ce soir... Demain matin... »Cet échange, Mesu et Shuîchi le répétaient tous les dimanches, inlassablement. Pourtant, il ne faisaient jamais de devoirs. Toujours, la jeune femme l'emportait et ils filaient dans la rue, descendaient jusqu'à la boutique de Zaou ou bien allaient au centre commercial. Aujourd'hui ne ferait pas exception.
Son repas terminé, la jeune femme se débarrassait de son bol dans l'évier et filait sous la douche, se lavant dans le temps record de 5minutes. Généralement ce n'était pas la phase proprement dite du lavage qui prenait du temps mais plutôt celle qui suivait...
Ainsi, Mesu resta enfermée dans la salle de bain une quarantaine de minutes, mettant ses piercings, choisissant ses colliers, se coiffant et faisant des tests de vêtements avant de se décider pour le quatrième essai.
Quand elle sortit, elle portait des ballerines noires, un jean serré bleu-gris et un débardeur noir brillant. Ses cheveux, eux, étaient attachés en un chinions quasi parfait et seuls quelques mèches s'écharpaient pour entourer son visage. En fait, elle donnait plus l'impression de sortir faire la fête qu'aller jouer dehors... Mais peu importe. C'était du Mesu tout craché ça.
Sur la able, elle se saisit de son sac, de ses clefs et de Shuîshi pour finir par ouvrir la porte à la volé... Durant tout ce temps, la télé n'avait cessée d'hurler, même si les mélodies avaient changés pour quelque chose de plus doux. Assurément, elle continuerait jusqu'à ce que Monsieur Gokana rentre ce soir... S'il rentre.
Ouvrant doucement la porte, la jeune fille se glisse dans l'allée, détache une rose de son rosier préféré et la glisse à sa ceinture.
~ ~ ~
« YUKIIIIIIII!! YUKIIIIIIII!! »Depuis combien de temps ne s'étaient-elles pas vu? Une éternité.. Du moins c'est ce qui semblait à la jeune femme. Pourtant, quand son ami était passée devant elle en balaie, elle l'avait reconnue immédiatement.
Ca lui faisait tellement plaisir de voir son amie!
Celle-ci c'était jetée à son cou, faisant rire la jeune fille aux éclats!
« Oh! Yuki!! Tu m'as manquée!! »A sa jambe, elle sentait que quelque chose – quelqu'un?-, tirait sans ménagement sur sa jambe. Surprise, elle baissa les yeux et vit, à ses pieds, une petites têtes aux cheveux sombres la fixer avec de grands yeux...
Est-ce que... Non, ce ne pouvait être elle! Elle ne serait pas si grande... Pourtant si, ce ne pouvait être qu'elle!
« Serait-ce... Aozora? »Etait-ce bien son nom? Mesu n'était plus bien sur de s'en rappeler tout à coup, tant il avait été chuchoté au creux d'un lit, la dernière fois qu'elle l'avait entendu...